Papier marbré - Atelier de reliure
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Reliure arménienne Atelier de reliure

L’ héritage

Eglise arménienne - Atelier de reliureEn Arménie, l’art de la reliure apparut il y a 1600 ans, avec l’invention de l’alphabet. Il est évident que, comme la tradition grecque, la technique arménienne fut largement influencée par les procédés de reliure en cuir en usage auprès des Coptes, probablement par l’intermédiaire de la Syrie et de Byzance en ce qui concerne l’Arménie.

La structure

Les plats

Plat en bois pour reliure arménienne - Atelier de reliureDes plats recouverts de cuir étaient la norme pour les livres arméniens et grecs, ou sur carton, comme le monde islamique, ou encore les couvertures en vélin de certains livres occidentaux. A l’instar des manuscrits byzantins, le corps du texte et le format des plats sont identiques. Il n’y a pas de chasses comme dans les reliures européennes.

Les tranchefiles

Reliure arménienne - Atelier de reliureLes deux traditions utilisaient aux deux extrémités, une tranchefile brodée, surélevée, qui exigeait que les manuscrits soient conservés en position couchée. Les artisans arméniens employaient toutefois quelques autres techniques. Ainsi, ils utilisaient une couture sur nerfs pour maintenir ensemble les cahiers d’un manuscrit, alors que dans la tradition  grecque ou dans d’autres traditions du Moyen Orient, les cahiers étaient cousus les uns aux autres sans aucun support. Les plats de reliures arméniennes étaient généralement beaucoup plus fins (2-5mm) que ceux des reliures byzantines ou syriaques. Ils étaient également placés dans le sens horizontal des veines du bois, alors que les relieurs de l’Est de la Méditerranée les disposaient dans le sens vertical des veines.

La couvrure

Les arméniens recouvraient toujours les contreplats d’une doublure en textile de qualité, alors que le bois des reliures byzantines laissaient apparaître les trous et les ficelles utilisées pour attacher la reliure au corps du livre. Quant aux reliures islamiques, elles avaient en guise de doublure une fine pièce de cuir. En outre, les reliures arméniennes en cuir portaient souvent un rabat, exactement de la taille de la gouttière, rattaché au plat au plat inférieur, formant ainsi une sorte de boîte.

Le décor

Comme il était d’usage en Europe et dans l’Orient chrétien du Moyen Age, les Arméniens décoraient le cuir en utilisant l’estampage à froid (sans dorure), à l’aide de divers fers, mais sans oiseaux ou autres animaux, ni images héraldiques comme le faisaient les Byzantins. Les estampilles n’étaient généralement pas appliquées sur le dos, qui était orné uniquement de fins filets verticaux. Dans quelques codex, on remarque que les relieurs ont renforcé le dessin de la décoration avec des clous métalliques arrondis qui avaient également la fonction de protéger les couvertures du livre. L’ornementation de base des reliures arméniennes diffère complétement de celle des reliures byzantines ou européennes. Peut-être cela dépend-il en partie de la rareté des manuscrits séculaires et de la prédominance d’Evangiles et d’autres textes bibliques qui constituent le plus grand nombre de manuscrits préservés jusqu’à l’an 1500.

Extrait de  » La structure et l’illustration des manuscrits arméniens » par Dickran Kouymjian